mardi 16 novembre 2010

Jean et Béatrice - Fréchette - A la folie théâtre

A LA FOLIE THEATRE


JEAN et BEATRICE
De Carole Fréchette

Mise en scène Hélène Lebarbier
Valérie Parisot et Frédéric Gray


Qu’arrive-t-il quand on passe une annonce pour rencontrer l’âme sœur ? Béatrice, tout de noir vêtue, attends du haut de sa tour (au 33ème étage…) son « prétendant ». Telle une princesse qui se transformera en mauvaise reine, en Turandot, en Sultane qui pourrait tuer si elle n‘avait pas son esclave pour lui raconter des histoires. Car elle en veut des histoires, Jean un peu dérouté au début arrivera a passer toutes les épreuves, enfin c’est ce qu’il croit.

C’est une histoire peu commune qui regorge d’idées. On a l’impression d’avoir enfin saisi, et puis on rebondit sur une autre histoire. Qui ment, qui dit la vérité ? Nous mentent-ils tous les deux ? C’est un univers « chabrolien » que les comédiens nous offrent, la sincérité de leur jeu fait qu’il n’y a pas un temps de repos ou de lassitude.

Auteure des « Sept jours de Simon Labrosse » et du « Collier d’Hélène », Carolle Fréchette nous offre là une comédie curieuse, bien écrite et qui sort des sentiers battus.

jusqu'au 9 janvier 2011
du jeudi au samedi à 22h - dimanche à 18 h
résa 01 43 5514 80
www.folietheatre.com

mercredi 13 octobre 2010

Le gorille - Théâtre du Lucernaire




Auteur : Alejandro Jodorowsky, d’après Franz Kafka
Texte français de Brontis Jodorowsky
Mise en scène : Alejandro Jodorowsky
Avec : Brontis Jodorowsky


Nous sommes la vénérable assemblée devant laquelle un « être » nous parle, il a l’allure d’un grand singe, il est fort bien vêtu. Il salue poliment les uns et les autres.

Puis l’être nous parle, bien sûr il a quand même une drôle d’allure, des mouvements amples, une drôle de démarche, mais qui est-il ?

C’est un gorille ! On l’a enlevé de sa jungle, il a vécu le douloureux voyage en cage dans la soute d’un bateau, il a été humilié, malmené pour qu’il finisse enfin par savoir comment tendre la main comme un homme. On l’a battu pour lui apprendre ce geste de paix !

Mais il est intelligent, malin … il finira par être un très bon élève, il comprendra vite qu’il faut se ranger et deviendra roublard, humiliant pour les autres. Au fond était-il si bon ? Devient-on mauvais suivant son éducation ?

Le texte est bouleversant, incisif, drôle (la fameuse scène où il conte la soirée qu’il a donnée avec son épouse, et où leurs invités n’osent plus prononcer une parole qui somme toute banale peut devenir humiliante dans le contexte !).

Brontis Jodorowsky donne une belle performance d’acteur et de mime, sa gestuelle laisse pantois !

Courez vite voir ce gorille que n’aurait pas renié Brassens.

samedi 5 juin 2010

Nuit blanche chez Francis - Lucernaire

NUIT BLANCHE CHEZ FRANCIS
Mise en scène collective de La Belle Equipe
Avec: Jean-Baptiste Artigas, Guillaume Destrem, Alain Dumas, Didier Le Gouic

Quatre garçons dans le vent ! Jean-Baptiste, Guillaume, Alain, Didier. Ils ont chacun leur personnalité et leur talent, mais surtout restent une bonne équipe, ce qui dénote un sens du métier qui mérite d’être signalé.

De belles voix, musiciens, ils savent tout faire, jusqu’à l’incroyable pastiche de Jorge Donn/Béjart pour le boléro de Ravel et les paroles du « parti d’en rire » (je vote pour eux sans problèmes !)

De l’émotion « ça tourne pas rond dans ma p’tite tête », du rire « la fille du gangster », du grinçant « M. Landru » et tant d’autres gags et jeux de mots de l'univers décalé et déjanté de Francis Blanche.

Détournement de classique avec les désopilants "Le Complexe de la Truite", sur la musique de Franz Schubert, et Beethoven pour "La Pince à linge", sur la musique de sa Symphonie n° 5.

Le sketch de « La fumerie de jambons », inénarrable avec un pseudo Sherlock qui traque les fumeurs de jambons, de Bayonne et de Parme.

Les «chagrins» que l'on chasse et que l’on noie dans l’alcool pour en faire de la peau…

Le cinéaste italien qui en guise de progrès, relance le cinéma muet, «L’accordeur de participes » qui a bien du fil à retordre.

Je vous recommande ce spectacle drôle, enlevé, rythmé, un bon moment à passer au Lucernaire. jusqu'au 1er août.

mercredi 17 mars 2010

Audition - théâtre Edouard VII



Jean-Pierre Marielle, Audrey Dana, Manu Payet, Roger Dumas, Hubert Saint-Macary et Kim Thiriot
Metteur en scène : Bernard Murat


Franchement que diable Jean-Pierre Marielle allait-il faire dans cette galère ?

Je suis allée voir cette comédie pour Marielle d’abord en me disant qu’une pièce écrite par Jean-Claude Carrière devait être formidable. D’autant plus que l’affiche est plutôt sympathique, et m’a fait penser à un film dans lequel Marielle est excellent « Faut que ça danse ! ».

J’étais quand même stupéfaite par tant de clichés grossiers, la secrétaire sexy/nunuche qui couche bien sûr, le vieil acteur sur le retour qui passe toujours des auditions sans engagement à la clé, le vieux comédien qui surgit en Méphisto (ça encore on sourit devant Roger Dumas et sa panse bienveillante !).

Ce n’est pas la pièce du moment loin de là, c’est ennuyeux, bavard. On pourrait croire à une pièce de débutant qui ne connait pas les ficelles du métier, mais là franchement je me suis copieusement barbée !

samedi 27 février 2010

Ce soir j'ovule - Théâtre des Mathurins



De Carlotta Clerici
Avec Catherine Marchal
Mise en scène Nadine Trintignant


« Lorsque l’enfant paraît… »

Oui mais voilà, il a bien du mal à venir ce petit !

Les mœurs ont-elles évoluées depuis Victor Hugo et son célèbre poème, que toutes les petites filles ont appris par cœur ? Il faut croire que malgré la libération de la femme, la maternité est encore le passage obligé pour être une « vraie femme » aux yeux du monde.

Etre en couple, avoir la chance de rencontrer la personne aimée, et vouloir fonder une famille. Tout cela parait simple, mais pas pour Clara et Marc. Marc qui pourtant a été le premier à vouloir un enfant, est maintenant dépassé par les événements ! Les amies de Clara n’ont pas toujours le mot ou le conseil qu’il faut, les médecins charcutent facilement et ne discutent guère, il y a de la souffrance, de la déception et du découragement.

Catherine Marchal sait interpréter avec émotion et humour, ce long combat pour exister aux yeux du monde, c’est un spectacle que l’on peut voir en couple, en solo, en tout cas un récit qui déculpabilise celles qui n’ont pas eu – ou pas voulu – d’enfant.  La mise en scène de Nadine Trintignant est menée avec ingéniosité. Catherine s’investit tant dans ce rôle qu’elle parvient à accrocher l’attention du public.

 Et au final, l’arrivée d’un enfant de quelque manière que ce soit est un émerveillement !

Laissez-vous attendrir et sourire à ce spectacle.

dimanche 7 février 2010

La cage aux folles - Poiret - Théâtre de la Porte St Martin

Une pièce de Jean Poiret
Mise en scène : Didier Caron
    Avec Christian Clavier et Didier Bourdon
    Distribution : Philippe Béglia, Daniel-Jean Colloredo, Jean-Marc Coudert, Manoëlle Gaillard, Hélèna Grouchka, Philippe Gruz, Thierry Laurion, Marie-Hélène Lentini, Christian Pereira, Thomas Sagols


Eh oui, j’ai bien ri en voyant Didier Bourdon en perruque Marylin et robe fourreau lamé rose, fendue jusqu’à la cuisse ! Il est sacrément « baraqué » et très grand. Sur le site du théâtre, vous pouvez voir quelques photos de la production. http://www.portestmartin.com

A l’origine un sketch de Poiret et Serrault sur deux antiquaires homosexuels, débouche sur cette pièce. Le texte n’a rien d’extraordinaire, on ne peut même pas dire que ce sont des bons mots à la Guitry, et puis les temps ont changé… les spectateurs de 1970 n’ont rien à voir avec la génération actuelle, les mœurs ont évolué. Cette pièce est loin d’être homophobe, au contraire.

La situation est totalement loufoque, avec la célèbre et cultissime scène de la biscotte, qui est dans toutes les mémoires ! C’est la rare scène filmée au théâtre avec Jean Poiret et Michel Serrault. A l’époque ils n’ont pas eu l’idée de filmer la pièce…

Christian Clavier et Didier Bourdon reforme un duo, très complices, le texte est remanié pour être actuel avec des répliques du genre « Si tu continues comme ça, on va droit chez Delarue ! », ou bien « avec cette perruque vous ressemblez à Mylène Farmer ! ». Le comédien qui interprète Jacob « le » domestique est extraordinaire, drôle, et beau garçon même en perruque et tutu !

Les robes de Zaza Bourdon sont kitchissimes, mais après tout nous sommes dans un cabaret à St Trop’, même quand il va faire ses courses il a une tenue que n’oserait pas porter votre grand-mère !

Et puis nous avons droit à un final digne des grands cabarets parisiens avec des comédiens qui ne boudent pas leur plaisir et s’amusent comme nous.

Bien entendu standing ovation pour les deux principaux interprètes.

samedi 23 janvier 2010

Le roi nu - Théâtre de la Tempête

Le Roi nu d'Evguéni Schwartz

Théâtre de la Tempête
Mise en scène : Philippe Awat
Avec Anne Buffet, Eddie Chignara, Mikael Chirinian, Florent Guyot, Dominique Langlais, Pascale Oudot, Bruno Paviot et Magali Pouget

Tel Odon Von Horvarth et son « Figaro divorce», tel beaucoup plus tard Chaplin avec « le dictateur », une farce réjouissante nous est présentée pour démystifier la dictature quelle qu’elle soit et d’où quelle vienne. Evguéni Schwartz a écrit cette pièce en 1934. Elle est toujours actuelle.

Il était donc une fois….

Henri courtise la princesse Henriette. La différence sociale ne l’arrête pas. Malheureusement la princesse est promise à un roi tyrannique. L’aventure commence pour nos héros !

Les comédiens nous entrainent dans une farce délirante, « cartoonesque » parfois, les lumières sculptent un simple décor par de belles animations graphiques, qui nous emmènent tant chez le porcher, que dans les nombreuses pièces du palais du roi.

Le porcher amoureux n’est pas du tout embarrassé par les conventions, il promet à sa belle et aux trois dames de compagnies de leur faire écouter un chaudron qui chante ! L’ambiance de ce premier conte verse à Hollywood et ses comédies musicales !

Le deuxième conte nous fait rencontrer un Ministre des « tendres sentiments » qui doit ruser pour savoir si son despote de roi a affaire à une authentique princesse (pas de sang mêlé surtout !) et elle fait placer un vilain petit pois sous le 24ème matelas d’Henriette par un bourgmestre complètement déjanté. Naturellement notre Henriette dormira bien mal…

Le roi, futur fiancé, stupide et cruel, endossera les « habits » que lui ont confectionnés Henri et son compère, déguisés en tisserands, et pour ne pas paraître imbécile il feindra de voir le tissu… son premier ministre et son poète pour ne pas aller contre son jugement feront de même, ainsi que certains courtisans.

Image

Les comédiens endossent deux à trois rôles chacun avec une facilité déconcertante, ils aiment être sur scène, ils s’amusent (nous aussi !), ils ont de l’enthousiasme et nous le font partager. Merci et bravo !

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Les gens vous demandent des critiques, mais ils veulent en fait, seulement des compliments.
(Somerset Maugham)


Dernière édition par anne75 le 01.02.2010, 23:11:59, édité 1 fois.

vendredi 15 janvier 2010

Psy cause - Théâtre du Marais


Nous sommes devant une Psy débordée par son métier, ses patients, ses enfants et sa mère… la mère est très présente dans ce spectacle, omniprésente. Le docteur Pinson nous touche d’autant plus qu’elle parle des femmes quinquas avec humour et tendresse.

La galerie de patients qu’elle nous présente tour à tour, la mère future castratrice de sa fille (terrifiant !), la fille qui n’a pas coupé le cordon ombilical (drôle), la somatisée (une sacrée composition), la lesbienne faussement heureuse, la cocue contente trop tolérante pour être vraie… Josiane Pinson les campe avec diversité et véracité.

Son unique patient la fera chavirer, mais le bonheur n’est peut être pas là où on l’attend… Une ex-patiente conclura la séance avec sa vérité, son optimisme à découvrir qu’une nouvelle vie commence à 50 ans !

On sort de ce spectacle enthousiaste mais aussi et c’est important avec beaucoup d’émotions qui nous envahissent et des questions qui se bousculent en nous.

Daniel Berlioux a signé une efficace et subtile mise en scène.