mardi 27 mai 2014

Le cavalier seul - Audiberti - théâtre 14





LE CAVALIER SEUL (1963)
Jacques Audiberti  1899-1965

Mise en scène Marcel Maréchal
Marina Vlady, Marcel Maréchal, Emmanuel Dechartre, Mathias Maréchal, Antony Cochin, Michel Demiautte, Nassim Haddouche, Céline MartinSisteron et Julian Peres


Maréchal le facétieux, la mine gourmande et l’œil rigolard, Maréchal nous offre son Audiberti, « Le cavalier seul » n’est pas une œuvre facile, le texte est dense, cru, un peu hermétique cependant. Certes c’est l’Occident contre l’Orient, l’intolérance présente dans les deux camps mais aussi la recherche d’une rédemption.

Mirtus est-il si généreux ? On peut penser le contraire, puisqu’il ne s’intéresse qu’aux filles, et donneur de leçons il ne se sacrifierait pas pour sauver l’homme condamné, Emmanuel Dechartre émouvant Christ, Mathias Maréchal incarne parfaitement ce cavalier bien seul.

La mise en scène est inventive, colorée, dynamique. Une belle toile dans le fond aux couleurs vives. Les costumes sont beaux et originaux,  en particulier dans le second tableau où l’empereur est coiffé d’une sorte de bidon avec robinet et les « barbes » bien tissées ! On se souviendra de la robe rouge que porte si bien Marina Vlady en impératrice Zoé et aussi Antony Cochin et son acolyte Nassim Haddouche en ministres bien déjantés !

Poésie avec le danseur et joueur de flûte Julian Peres, délicatesse et grâce avec Céline MartinSisteron. Henry Valette et Michel Demiautte complètent avec justesse une belle distribution.

Une œuvre à découvrir ou redécouvrir.

mardi 20 mai 2014

Le roi nu - Schwarz - Théâtre 13




Le roi nu
Mise en scène Léa Schwebel

Mansour Bel Hadj, Julien Jacob, Régis Vallée (en alternance avec Charly Labourier), Olivia Lamorlette, 
Solen Le Marec,  Amandine Marco,  Violette Mauffet


Il était donc une fois… Henri le charmant porcher courtise Henriette, jusqu’ici rien de bien méchant, mais voilà, Henriette est fille de roi et promise contre sa volonté au roi d’à côté, qui est moche et méchant ! Bien entendu, les deux tourtereaux décident de s’enfuir. Hélas, le royal papa a tout prévu et une affreuse gouvernante flanquée d’un chambellan déjanté surveilleront la jeune fille. Mais Henri et son ami Christian veillent… 

Le sinistre roi veut bien épouser Henriette, mais attention, qu’elle soit de race pure, pas de mélange surtout ! Son ministre des « Tendres Sentiments » malgré ce joli titre, prévoit de placer sous le 24ème matelas de la jeune fille, un petit pois qui devrait faire l’affaire, une jeune princesse se doit d’être « sensible »… en effet une souillon peut dormir à même le sol elle n’est pas « délicate ».

En attendant son mariage, le roi très coquet souhaite un habit neuf, les deux amis se déguisent en tisserands et le persuadent que leur costume sera fait sur mesure pour lui mais… que seuls les personnes intelligentes parviendront à « voir » le tissu et les broderies. Hélas pour le roi, il est entouré d’ignares et surtout de peureux qui n’osent lui dire la vérité, et tant mieux pour nous ! 

En 1934, Evgueni Schwarz écrivain russe adapte trois contes d’Andersen : Le Porcher, La Princesse au petit pois et Les Habits neufs de l'empereur. Pour dénoncer le totalitarisme, Schwarz écrit cette pièce sous la forme d’un conte. Bien entendu son œuvre sera interdite sur le territoire soviétique jusqu’en 1960.

On rit beaucoup à cette représentation, les comédiens nous emportent dans leur joyeux délire, nous assistons au changement de costumes, ils chantent, dansent, virevoltent, les répliques fusent et les situations sont piquantes, la scène finale tant attendue on rit à gorge déployée ! 

mercredi 7 mai 2014

Macbeth - théâtre du Soleil

Tragédie de Shakespeare
Traduction et direction d’acteurs Ariane Mnouchkine
Musique : Jean-Jacques Lemêtre

Macbeth, un être qui a tout, une femme aimante et passionnée, un titre, la gloire et la reconnaissance de son roi pour sa bravoure au combat, il lui en faut plus et sa femme le poussera au désastre.

Une folie qui les conduira à écarter physiquement tout ce qui les embarrasse, ils ne pensent pas, ils agissent sans foi ni loi.

Le spectacle proposé par le théâtre du Soleil, nous plonge dans l’univers macabre et fantastique de ce couple infernal, tout se déroule scène par scène comme dans un film, nous assistons à une vraie « chorégraphie » de montage et démontage de décors.

Les sorcières et leur ronde infernale, malicieuses elles s’amusent de toute cette fureur, Macbeth et Banquo pourtant hommes courageux ne résistent pas à l’envie de leur demander leur destinée. Les prédictions les feront basculer dans le néant. 

On passe de la douceur d’un salon, d’une salle de fête, d’un jardin, d’un pub, à l’horreur des champs de bataille, des massacreurs de tous bords. La serre où Lady Macbeth cultive ses fleurs et où elle dispersera aux pieds du roi des pétales rouge qui annoncent son assassinat.

Caresses et coups de poings voilà le spectacle.

La tyrannie n’ayant pas d’époque, le Macbeth d’Ariane Mnouchkine est étrangement d’actualité.

mardi 6 mai 2014

Kohlhaas - d'après Von Kleist - théâtre du Tarmac






Adaptation libre d’après Michael Kohlhaas d’Heinrich Von Kleist
Mise en scène : Claus Overkamp
Direction artistique : Kurt Pothen
Avec Roger Hilgers, Eno Krojanker, Annika Serong, Matthias Weiland, Marie-Joëlle Wolf

Sur scène, au fond du plateau un rideau rouge, une piste de cirque, de chaque côté des tréteaux.

Les saltimbanques à l’aide de silhouettes et d’un théâtre d’ombres, de marionnettes, de musique, nous content à leur manière, la douloureuse histoire d’un homme bon et honnête que le destin va cruellement frapper.

Sous les rires, les pitreries, on devine la douleur, l’ignominie, la bêtise. On ne lui rend pas justice, on le méprise, on se moque de lui, sa chère épouse n’en survivra pas.

Kohlhaas va devenir justicier, loup parmi les loups. Face à tant de haine comment réagir, doit-on faire justice soi-même ?

Et pourtant la magie du théâtre de foire opère à merveille, c’est souvent drôle, burlesque, c’est déjanté et surdimensionné et on y croit. Une compagnie à suivre sans modération !

Ils seront au Festival OFF d’Avignon du 5 au 27 juillet à l’Entrepôt (18h)

dimanche 4 mai 2014

La porte à côté - théâtre Edouard VII




de Fabrice Roger-Lacan
avec Edouard Baer et Emmanuelle Devos
mise en scène Bernard Murat


« Edredon douillet » aime écouter Bruckner très fort ce qui rend « Docteur toctoc » agressive et au bord de la crise de nerfs. 

«Edredon douillet » est le pseudo du vendeur de yaourt, tandis que « docteur toctoc » est sa voisine la psy, qui comme lui cherche l’âme sœur… Deux mondes s’affrontent et tout les oppose mais…

Il y en a des portes dans cette charmante comédie. Elles sont de toutes couleurs, au gré des scènes et de l’intérieur de chacun, elles claquent, elles se ferment au nez de l’un ou de l’autre, enfin portes et clés sont aussi symboliquement notre enfermement, notre ouverture d’esprit. 

Ne dramatisons pas, Edouard Baer et Emmanuelle Devos, jouent une comédie romantique, avec des répliques amusantes, cinglantes, étonnantes parfois et qui provoquent le rire.

Fabrice Roger-Lacan l’auteur est scénariste et les psys ça le connait puisqu’il est le petit-fils de Jacques Lacan.

Pas de prise de tête, on s’amuse beaucoup et les comédiens sont très complices.