vendredi 31 octobre 2014

Huis-clos - Sartre - Poche Montparnasse


Huis clos (1943)
Jean-Paul Sartre

Mise en scène Daniel Colas
Avec Daniel Colas, Marianne Epin,  Mathilde Penin, et Philippe Rigot


Dans une pièce sombre, un homme, le garçon d’étage, précède Garcin, celui-ci était journaliste, il est mort fusillé.

Puis quelques temps après, Inès entre elle aussi accompagnée par le garçon d’étage, elle interpelle violemment Garcin et lui demande où se trouve Florence. On saura plus tard qu’Inès est morte avec Florence son unique amour.

Puis une belle jeune femme, élégante, Estelle entre à son tour, elle subjugue Inés et ne laisse pas Garcin indifférent. Elle cache elle aussi un sordide secret… Ces trois personnages vont s’affronter, se jauger, se haïr.

 « L’enfer, c’est les autres », réplique que l’on peut traduire de différentes manières, Sartre trouvait qu’elle était mal interprétée que son véritable sens nous avait échappé, sommes-nous conscients que nous avons notre liberté d’agir et de penser ? Nous sommes aussi notre propre enfer.


Jean-Paul Sartre pensait écrire une pièce drôle, la mise en scène actuelle oscille entre une lecture simple et très bien jouée par les comédiens, c’est vrai on sourit, on peut rire de certaines situations cyniques.

Sartre philosophe engagé, Sartre qui en 1964 a refusé le Nobel de littérature…


Une pièce à voir pour la qualité du jeu des comédiens.






mercredi 29 octobre 2014

Le pain de ménage suivi de Le plaisir de rompre - Jules Renard - Théâtre Daunou



« Le Pain de ménage » (1898) suivi de « Le plaisir de rompre » (1987)
Jules Renard

Le Pain de ménage (1898)
Deux couples sont réunis dans un chalet, c’est la fin de soirée, Marthe et Pierre prennent un dernier verre alors que leurs conjoints respectifs se sont éclipsés, l’un pour se coucher, l’autre pour veiller sa fille. Ils badinent sur tout et rien, Marthe pousse Pierre à se dévoiler, à avouer qu’il trompe ou a trompé sa femme.

Plaisir de rompre (1897).
Blanche reçoit pour la dernière fois, son amant Maurice. Elle l’a poussé à un mariage de convenances, il en est de même pour elle, qui souhaite avant toute chose la sécurité à l’amour.

Le texte est léger, beau, quoiqu’un peu daté ce qui ressort d’autant plus car les comédiens jouent en costumes modernes, et les dialogues ne collent pas à notre époque ! Mais Béatrice Agenin sait jouer de sa féminité et son partenaire Laurent d’Olce trouve le ton juste d’un amant malheureux.

Il manque pourtant d'un rien, pour que l'émotion soit au rendez-vous, mais ne boudons pas notre plaisir...




mardi 28 octobre 2014

La peau d'Elisa - Fréchette - théâtre Michel


Mise en scène de  Véronique Kapoian

Une jeune femme assise à une table d’un café, elle est vêtue d’un manteau un peu vague, on dirait qu’elle se cache de quelque chose, a-t-elle un handicap ? Et puis elle nous interpelle, gentiment avec un gracieux sourire, on ne peut que fondre, elle n’a pas l’air « foldingue », un peu excitée quand même… elle parle de tout mais surtout d’amour, de ses amours, elle est très attentive à ce que nous ressentions toutes ses histoires. Elle est amusante, trouve tout normal dans l’attitude de ses « chéris », Siegfried, Yann ou … Marguerite.

photo Fabienne Rappeneau


Elle n’en finit pas de raconter ses amours passées, et puis elle s’arrête pour se concentrer sur … sa peau, a-t-elle peur de vieillir ? Telle Shéhérazade, elle est « conteuse » pour se protéger, pour « sauver sa peau ».

Laurence Pollet-Villard, une charmante comédienne, drôle qui vit vraiment son rôle et nous l’offre en partage sur le slow de The Drifters – « Save the last dance for me » repris en français par Mort Shuman

photo Fabienne Rappeneau


“And don't forget who's takin' you home
And in who's arms you're gonna be
Oh, darlin', save the last dance for me”


Une curieuse histoire, comme sait les raconter Carole Fréchette, dont on connait en France, « Simon Labrosse », « Jean et Béatrice », « Le collier d’Hélène ».

Challenge théâtre 2014

mercredi 22 octobre 2014

Des gens intelligents - Fayet - théâtre de Paris


Mise en scène José Paul

Marc FAYET, Gérard LOUSSINE, Lisa MARTINO, Lysiane MEIS, Marie PITON,
Stephan WOJTOWICZ


Dans un salon moderne, trois copains discutent et boivent, David est très fier de leur annoncer que sa compagne Chloé a parfaitement bien accepté leur séparation… Thomas est admiratif, par contre Alexandre est bien dubitatif, lui qui trompe Marina sans vergogne !

De son côté, Chloé raconte à ses copines, sa version qui n’est pas vraiment en harmonie avec celle de David. Mais Marina a des idées bien arrêtées sur la question, quant à Gina, elle est avant tout Corse et a le sens de la famille, surtout de la sienne ...

Les scènes s’enchainent, on s’amuse d’entendre les arguments des uns et des autres, les soupçons, les non-dits. On passe un bon moment de détente.


Selon une étude récente et très sérieuse de l’INSEE, les hommes seraient moins rancuniers que les femmes en matière d’infidélité… allez donc voir la pièce pour vous faire une idée.




vendredi 17 octobre 2014

Cinq de coeur - le concert sans retour - théâtre du Ranelagh


Mise en scène Meriem Menant

Avec Pascale Costes, Hélène Richer, Sandrine Mont-Coudiol, Patrick Laviosa, Fabian Ballarin

Le quintette farfelu est de retour !

Pour notre plus grand plaisir, ils parcourent les scènes, chantant a cappella, les tubes passés ou présents, ainsi que de belles pages d’art lyrique ou sacré, avec une virtuosité désarmante.

Pour ce concert sans retour, ils s’en prennent joyeusement à Bach, - qui ne leur a rien fait -, et aussi à Brahms et Schubert !

Le programme débute cérémonieusement… enfin… les deux sopranes se disputent tandis que leurs collègues poursuivent le chant, puis un des garçons se fait réprimander par la chef de chœur, tout tourne en vrille, on assiste à la révolte des chanteurs, à la prise de pouvoir d’une « bigouden », et on rit jusqu’à la fin du programme, ils enchaînent Bach et Montand à « bicyclette », se promènent dans les années sixties les surboums et la boule à facettes, le clou du spectacle c’est aussi « le chanteur de Mexico » et un beau final coloré !


Un excellent spectacle pour fêter dignement les 120 ans de ce petit bijou de théâtre qu’est le Ranelagh. 



jeudi 16 octobre 2014

Victoire, la fille du soldat inconnu - Sylvie Gravagna - théâtre Le Grand Parquet




Victoire, la fille du soldat inconnu
de et avec Sylvie Gravagna

jeudis vendredis samedis 19h dimanches 15h


En cette année de commémoration de la Grande Guerre, il était normal de mettre en avant le rôle important qu’ont joué les femmes, remplaçant leurs hommes partis au front, sans certitude de leur retour ou dans quel état.

Sylvie Gravagna nous conte l’histoire de Victoire Bayart, pupille de la nation, son père mort au champ d’honneur. Victoire sera élevée par trois femmes, sa mère militante qui espère le vote des femmes, sa grand-mère qui a bien du mal à suivre l’évolution féminine et surtout la concierge, qui n’a peur de rien, et qui sème l’esprit anarchiste dans l’esprit de Victoire.

Au détour des chansons de Mireille et Jean Nohain, nous cheminons dans l’histoire la petite et la grande, des scènes amusantes, des scènes édifiantes, en effet on ne peut avoir une idée sur le colonialisme, le sexisme qui régnait à l’époque. Qu’on se rassure, on rit beaucoup, le spectacle est mené comme une revue, on s’amuse des textes de chansons ou des lectures du Petit Lavisse.


Un spectacle qui m’a émue aussi, en souvenir de ma grand-mère Andréa, jeune femme fauchée à 27 ans par une mauvaise grippe en 1914, comme d’autres elle remplaçait son mari, elle n’a pas survécu à une grippe mal soignée. Augustin est revenu en 1918 pour retrouver Rose sa fille de 10 ans ma mère.


mercredi 15 octobre 2014

Trois actrices dont une - Aktéon théâtre


Trois actrices dont une
Ecrit, mis en scène et interprété par Justine Martini, Nelly Morgenstein, Elza Rozenknop

Trois charmantes comédiennes, nous font vivre leur drôle de parcours, à travers l’histoire, vécue et parfois saugrenue de Véromartine, dont les parents accros à la télé, sont bien désolés de voir partir la gamine en Pologne, travailler avec un metteur en scène « cérébro-hystérique ».

Hélas la petite est de retour chez ses parents et cherche vainement du boulot, en prises avec le Pôle-emploi et les démarches administratives de tous bords.

La copine nunuche mais sympa, les stages de théâtre qui ne jurent que par le « corporel » pour sacrifier à la mode, les petits boulots épuisants dans les grands parcs pour enfants, le casting – un moment très drôle – ou enfin Véro pense décrocher le rôle de Jacky Sardou !



Un petit coup de griffe aux productions théâtrales qui certes font rire, mais qui sont si mal écrites et surjouées, mais qui trouvent un public.


C’est un spectacle drolissime, enlevé, les trois comédiennes jouent à la perfection différents personnages, sans vulgarité, elles démontent joyeusement le mécanisme de la recherche d’un emploi et des clichés sur les artistes !


Le joyeux inventaire - Prévert - théâtre du Ranelagh


Le joyeux inventaire de Jacques Prévert
Création de Marie-Madeleine Burguet et Anne Plumet 
avec Tristan Le Doze, Marie-Madeleine Burguet et Anne Plumet 

Jacques Prévert (1900-1977) un de nos grands poètes aimait la diversité, les plus grands se souviennent des beaux dialogues de films, des beaux poèmes, on sait moins qu’il a beaucoup écrit pour les enfants.

Il était co-auteur avec Albert Lamorisse de « Bim le petit âne » et le plus connu, « Le roi et l’oiseau » de Paul Grimault.


Les trois comédiens interprètent les textes avec humour, on voyage dans la lune, on part à l’enterrement d’une feuille morte, les accessoires et les costumes servent à lier une histoire avec une autre, ils jonglent avec les mots, et surtout font participer les enfants ce qui donne des résultats surprenants et drôles !



Le carnaval des animaux - d'après Saint-Saens - Théâtre du Ranelagh


Compositeurs : Camille Saint Saëns, Mozart, Schubert, Gounod, Rimski- Korsakov, etc...

Auteur et metteur en scène : Isabelle du Boucher

Avec : Magali Albertini et Olivier Cangelosi (au piano à quatre mains) et Laëtitia Ayrès (soprano / comédienne). En alternance avec Eric Artz et Sarah Audry (au piano à quatre mains) et Marie Planinsek (soprano / comédienne)

Sur scène, Papagena (oui d’accord c’est Mozart !) nous invite à écouter les différents morceaux joués par ses compères au piano, des silhouettes d’animaux sont exposées sur la scène, d’autres compositeurs sont invités dans ce spectacle, certains ayant composé sur la truite, la poule, le bourdon, etc.

Pour que cela soit plus festif, il aurait fallu un peu plus de couleurs pour accrocher et un final un peu plus flamboyant et joyeux, la boule à facettes du « dancing floor » ne brillait pas assez, Papagena devrait vraiment entrainer les enfants après elle pour le grand final.

Le grand compositeur français, dont l’œuvre la plus célèbre est « Samson et Dalila » a écrit en 1886, cette pièce musicale pendant la période du Carême.


Tous les samedis à 17h et pendant les vacances scolaires du mercredi au samedi.


lundi 13 octobre 2014

Programmation Poche Montparnasse - offres exceptionnelles !

OFFRES EXCEPTIONNELLES valable uniquement par téléphone au 01 45 44 50 21 et au guichet du théâtre

- LE MÉDECIN MALGRÉ LUI
Du 11 octobre au 2 novembre, une place achetée vous donne droit à une place offerte avec le mot de passe : "19 heures peccantes"

 - LES POMPIÈRES POÉTESSES
Une place achetée vous donne droit à une place offerte pour les représentations des
11, 18 et 25 octobre en échange d'une courte déclamation poétique de votre choix !

- ON A PERDU LA LUNE !
Tous les jours pendant les vacances scolaires, sauf le dimanche.

Et toujours !
  • CHÈRE ELENA
  • PASCAL DESCARTES
  • STUPEUR ET TREMBLEMENTS


Prochains spectacles à l'affiche
HUIS CLOS
28 octobre au 11 janvier 2015
Profitez de l'offre de lancement
-35% du 28 OCTOBRE au 9 NOVEMBRE

FRATRICIDE
4 novembre au 1er mars 2015
Profitez de l'offre PREMIERS AUX PREMIÈRES
-50% du 4 au 16 NOVEMBRE

AUCASSIN ET NICOLETTE
CHANTEFABLE DU XIIIème SIÈCLE
12 novembre au 4 janvier
Profitez de l'offre de lancement
-35% du 12 au 23 NOVEMBRE

à ne pas manquer également : 

Oilvier Barrot s'intéressera et nous avec aux GRANDES SCÉNES DU THÈÂTRE

Accompagné par deux comédiens, Olivier Barrot remet en situation les scènes les plus représentatives du répertoire dramatique.

jeudi 9 octobre 2014

L'affaire de la rue de Lourcine - Labiche


Mise en scène Yann Dacosta,

Avec Jean-Pascal Abribat, Pierre Delmotte, Pauline Denize, Pablo Elcoq, Helene Francisci, Benjamin Guillard, Guillaume Marquet

Un matin Lenglumé se réveille, une gueule de bois mémorable, amnésie totale quant à sa soirée surtout quand il retrouve dans son lit un inconnu qui ronfle comme un sonneur. Ils sont tous deux anciens élèves de « l’institution Labadens » qui avait organisé une fête.

La ronde et joviale Mme Lenglumé ne pose pas trop de questions à son mari, elle accepte donc à déjeuner le fameux Mistingue, alors qu’ils devraient être prêts pour le baptême du petit Potard, cousin des époux… Norine, pendant le déjeuner demande à son domestique le journal… celui-ci est bien embarrassé, puisque le dit papier se trouve entre les mains de la cuisinière du dessus, qui lit son feuilleton !

Alors Justin prend n’importe quel journal qui lui tombe sous la main, et le remet à Madame. Celle-ci commente les faits divers « on a retrouvé le corps d’une pauvre charbonnière assassinée dans la rue de Lourcine »…

Ce récit coupe l’appétit des deux hommes, en effet, ils ne se souviennent de rien, mais l’un a trouvé dans sa poche un soulier de femme et l’autre un bonnet … que s’est-il donc passé, ils ont trouvé également des morceaux de charbon ! Pas de doute ils sont les assassins !

A partir de ce moment, les deux compères vont tout faire pour cacher les preuves de leur forfait. Mais c’est sans compter sur les quiproquos, les non-sens, l’absurdité des uns et des autres. Lenglumé aura cette phrase mémorable « je ne tuerai plus de charbonnières c’est trop salissant ! ».

La mise en scène fourmille d’idées, ça débute d’ailleurs façon « Cabaret », les comédiens et les musiciens débordent de dynamisme, le décor et les costumes sont très recherchés, ah le cousin Potard aime tant la couleur verte comme son parapluie ! Belle direction de comédiens.


L'Affaire de la rue de Lourcine est une comédie en un acte représentée pour la première fois à Paris sur le Théâtre du Palais-Royal le 26 mars 1857. Eugène L abiche « croque » à belles dents la bourgeoisie qu’il connaissait si bien.



mercredi 8 octobre 2014

Camille, Camille, Camille - Jabès - Lucernaire


Camille, Camille, Camille
Sophie Jabès

Adaptation et mise en scène : Marie Montegani

Avec : Vanessa Fonte, Nathalie Boutefeu, Clémentine Yelnik, et Geneviève Dang


Trois comédiennes revivent la vie et l’amour de Camille, Camille au seuil de la mort, Camille pleine de vie et amoureuse, Camille sombrant dans la folie. Elles donnent beaucoup d’intensité à leur personnage, on en retient son amour fou pour Rodin, son désespoir, sa fin de vie misérable, abandonnée par sa famille (à part Paul), à une époque sombre où les asiles n’étaient plus ravitaillés pendant l’occupation allemande, la même triste fin que Séraphine de Senlis.

Camille Claudel est le personnage dont rêvent toutes les comédiennes, amour, passion, tragédie, folie, amour de l’art, talent, etc.

Rodin dont on ne remet pas en cause l’immense talent, a été dépassé par cette relation qu’il pensait éphémère comme tant d’autres… comme beaucoup d’artistes de génie il aimait surtout sa tranquillité, ne voulait être que le seul talent du foyer et avec Rose il était servi !


On a beaucoup glosé sur Paul Claudel à cause de Camille,  il n’en reste pas moins un de nos grands poètes et dramaturges, Camille avait beaucoup d’admiration et de tendresse pour lui.